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Ruées vers l’or : être orpailleur au XIXe siècle

Illustration d'un orpailleur au XIXème siècle, cherchant de l'or dans une rivière

La recherche de l’or a connu son apogée au XIXe siècle avec la ruée vers l’or en Californie. De nombreux orpailleurs du Monde entier sont venus tenter leur chance pour trouver quelques grammes de ce précieux métal jaune.

Ruée vers l’or : le contexte historique

Depuis sa découverte en 1492, le continent américain a connu de nombreux événements aussi marquants que mouvementés. Son histoire est étroitement liée aux précieuses ressources que contient son sous-sol ; parfois fantasmées, ces ressources convoitées sont d’ailleurs à l’origine de l’occupation de ce vaste territoire. En Amérique du Sud, l’or a été l’une des premières sources d’intérêts des conquistadors, car les populations indigènes, aztèques et incas, l’utilisaient et l’extrayaient déjà. Pour l’Amérique du Nord, il faudra attendre le XIXe siècle pour connaître un engouement autour de ce métal précieux, période mieux connue sous le nom des ruées vers l’or.

Il faut remonter dès l’indépendance des treize colonies de l’Est, en 1783, lors de la signature du Traité de Paris par l’Empire britannique. Les colonies, maintenant libres, s’organisent en Etats fédéraux, marquant le début d’une expansion territoriale vers des terres encore inconnues. Les populations se déplacent vers le centre du nord de l’Amérique et fondent de nouveaux Etats.

Le mythe de l’Ouest Américain

La première ruée vers l’or commença dans l’Etat de Caroline du Nord, en 1799, après la découverte d’une pépite d’or d’environ 8 kg. Par la suite, c’est en Géorgie, en 1829, qu’une nouvelle ruée vers l’or débute suite à la découverte, en grande quantité, du précieux métal. Ces deux épisodes ne sont pas les ruées vers l’or les plus marquantes du pays. Il faut encore attendre que l’expansion se poursuive vers le reste du continent et que la conquête de l’Ouest batte son plein.

L’Ouest américain devient une zone très convoitée : terre de mystère aux ressources fantasmées, de nombreux mythes de fertilité et d’opulence se répandent dans tous les états américains et jusqu’en Europe. Ces légendes font miroiter des terres sauvages et pleines de richesses, qui furent le déclencheur de vagues migratoires entre l’Ancien et le Nouveau Monde. Des milliers de pionniers entamèrent alors la longue traversée des plaines d’Amérique pour établir des campements dans l’Ouest et chercher de l’or.

En 1848, le territoire de Californie, appartenant à l’époque au Mexique, est annexée à la suite d’un conflit. Des pépites d’or y sont trouvées quelques semaines plus tard. Début la ruée vers l’or la plus marquante de l’histoire de l’Amérique du Nord : les chercheurs d’or du Monde entier commencent à affluer. Les pionniers américains utilisent les voies terrestres du territoire alors que, dès 1849, les orpailleurs venus d’Europe, d’Amérique du Sud, de Chine, et même d’Australie affluent massivement par bateau.

Illustration d'une mine d'or avec rails et wagon

La fièvre de la ruée vers l’or

Ces vagues d’immigration massive en provenance du Monde entier font émerger le terme de la  » fièvre de la ruée vers l’or « . La démographie californienne explose et passe de 2 000 résidents à plus de 300 000 en à peine cinq ans ! C’est l’épisode d’immigration le plus important de toute l’histoire des Etats-Unis. Y poussent de façon anarchique des entreprises, restaurants et hôtels. Le port déborde d’embarcations et les lignes de chemins de fer ainsi que l’agriculture se développent.

Une concurrence massive parmi les chercheurs d’or

Cette fièvre n’était pas sans sueur puisque pour trouver de l’or, les orpailleurs creusaient du matin au soir dans les exploitations minières. Les légendes locales d’orpailleurs ayant fait subitement fortune aidaient à conserver la motivation intacte. Malheureusement, au fur et à mesure, les sites d’orpaillage se sont taris, et dans les années 1850, l’or se fit de plus en plus rare. La concurrence entre mineurs était source de tensions. Les commerces des villes alimentèrent l’inflation, notamment en augmentant les prix des outils et des vêtements. La précarité s’installa avec la hausse du coût de la vie, le seuil de rentabilité pour un mineur devenant beaucoup trop élevé compte tenu des ressources d’or disponibles.

Suite à cela, l’engouement pour l’or de la Californie s’essouffla. En 1958, ce fût au tour du Nouveau-Mexique de connaître à son tour la fièvre de la la ruée vers l’or.

Illustration d'une technique d'orpaillage à l'aide d'un tamis

Les techniques d’orpaillage

Il existe plusieurs techniques d’orpaillage qui sont passées d’artisanales à industrielles au fil du temps :

  • La batée est un outil qui permet de séparer le sable et les graviers de l’or. Il ressemble à une sorte d’assiette et nécessite d’effectuer un mouvement bien précis. Au fur et à mesure, les grains de sable sont éliminés grâce au tamis et laissent apparaître l’or qui peut alors être récupéré.
  • La rampe de lavage est une installation avec une légère pente placée en aval d’une rivière aurifère, dans le sens du courant. Un amas de sable est placé et sera emporté dans la rampe grâce à la puissance du courant. Le tri s’effectue alors automatiquement grâce aux tapis placés sur l’installation qui fait office de tamis.
  • La chimie joue aussi un rôle important dans la recherche d’or lorsque le métal jaune est sous forme de fragments. Le mercure ou encore le cyanure permettent de créer des amalgames de quelques grammes d’or afin de les extraire facilement. Avant la fin de la ruée vers l’or en Californie, les orpailleurs continuaient à innover en développant des moyens toujours plus rapides et efficaces pour trouver ce précieux métal.

De nos jours, la Guyane Française compte parmi les sous-sols aurifères les plus prisés par les chercheurs d’or, souvent pour effectuer de l’orpaillage clandestin. Parallèlement à cette exploitation sauvage et illégale, l’orpaillage industriel comme le Projet Montagne d’Or, est pratiqué dans les gisements par les sociétés minières. Des contrôles sont menés pour que la recherche de ce précieux métal ne mette pas en péril l’écosystème.

Aujourd’hui encore, les orpailleurs modernes sont à la recherche de trésors. Certains se tournent vers les fonds marins. Grâce à des archives, ils localisent puis sondent les mers et océans afin d’explorer des épaves qui contiendraient de l’or sous forme de pièces ou de lingots. D’autres gardent les pieds sur terre et découvrent parfois des butins enfouis aux quatre coins de la Planète !

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